Les Causes de l’Augmentation de la Mortalité Infantile en France
L’Île-de-France Touchée de Manière Accentuée
Une récente étude de l’Observatoire Régional de Santé (ORS) met en lumière une tendance alarmante : le taux de mortalité infantile (TMI) en France connaît une augmentation depuis 2012.
Cette situation est encore plus préoccupante en Île-de-France, où près de 4 enfants sur 1000 ne survivent pas à leur premier anniversaire.
Informez-vous.com explore les facteurs sous-jacents à cette hausse.
Alors que de nombreux pays européens enregistrent une baisse constante de leur taux de mortalité infantile, la France, quant à elle, voit ce chiffre augmenter.
En 1980, elle occupait la 5e place dans le classement mondial établi par l’ORS. En 2020, elle avait chuté à la 18e position.
L’Île-de-France Davantage Impactée
Au cours des dix dernières années, le taux de mortalité infantile en France a connu une croissance, en particulier en Île-de-France.
Une étude publiée en juin dernier par l’Observatoire Régional de Santé révèle qu’au cours des 19 dernières années, le TMI atteignait 3,63 ‰ en France métropolitaine contre 3,95 décès pour 1 000 naissances vivantes en Île-de-France.
L’étude précise que « l’Île-de-France présente la plus forte mortalité des 0-6 jours du pays depuis 2012. »
Ces données sont alarmantes, car les décès infantiles en Île-de-France représentent 25,2 % de tous les décès enregistrés en France métropolitaine entre 2000 et 2020, soit un total de 53 077 décès.
Il est à noter que l’Essonne est le département francilien affichant les taux les plus élevés depuis 2010.
Pourquoi le TMI Augmente-t-il en France ?
Plusieurs facteurs expliquent l’augmentation de la mortalité infantile en France, notamment un âge de grossesse de plus en plus tardif, exposant les nourrissons à des risques accrus.
D’autres éléments, tels que la pauvreté et le statut migratoire, jouent un rôle, car ils sont liés à des difficultés d’accès ou d’utilisation des soins de santé.
Une surmortalité a été constatée dans des régions touchées par la précarité et l’immigration récente.
La répartition inégale des services de santé sur le territoire est également une cause de la hausse du TMI en France.
Cela a des répercussions importantes sur l’organisation des soins, y compris les sorties de maternité, les unités de néonatologie et l’offre médicale, qui ne répondent pas suffisamment aux besoins.
L’étude précise :
« Les données que nous avons utilisées (données de l’état civil) ne recueillent pas l’information sur l’évolution de la grossesse, l’état de santé du nouveau-né (âge gestationnel, pathologie de la grossesse, malformations congénitales, etc.), l’établissement de naissance, le statut socio-économique des mères, etc., ce qui limite notre interprétation. »
Mesures pour Lutter Contre la Mortalité Infantile
Afin de lutter contre cette tendance préoccupante, des mesures ont été mises en place.
Entre 1989 et 1992, la mortalité infantile connaissait une hausse en Seine-Saint-Denis.
Face à cette situation, l’ARS-IDF (Agence Régionale de Santé Île-de-France) a lancé le programme « Réduction de la mortalité infantile » (RéMI), qui s’est concentré principalement sur le département 93.
L’objectif de ce projet était de comprendre les causes de l’excès de mortalité dans cette région et de proposer des actions correctives.
Parmi les conclusions de l’étude de l’ORS, il est mentionné que :
« ce focus donne une alerte. Des études plus approfondies, prenant en compte des facteurs tels que l’âge gestationnel et d’autres facteurs de risque, sont nécessaires pour mieux comprendre l’évolution de la mortalité infantile observée dans notre région. »