Syndrome de Fatigue Chronique : Les Femmes Plus Durement Touchées, Révèle une Étude
Une étude récente de l’université d’Édimbourg met en lumière l’impact disproportionné du syndrome de fatigue chronique chez les femmes
Un mystère médical complexe
Le syndrome de fatigue chronique, également connu sous le nom d’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC), est une maladie débilitante caractérisée par une fatigue sévère et de longue durée.
Les chercheurs ont longtemps été perplexes quant à ses causes, avec des débats persistants sur le nombre et la nature de ces dernières.
Cependant, comme l’indique le Manuel MSD, les symptômes sont bien réels pour les personnes qui en souffrent.
De plus, il n’existe actuellement aucun traitement curatif pour cette maladie, laissant les patients avec le défi de gérer leur énergie pour éviter les épisodes de malaise post-effort.
L’Inserm ajoute que les mécanismes sous-jacents de cette fatigue chronique sont encore mal compris, mais des hypothèses pointent vers des perturbations du système immunitaire, du système nerveux autonome et des mitochondries, les centrales énergétiques de nos cellules.
Ces pistes de recherche suscitent l’espoir de développer de meilleures approches de prise en charge.
Une étude sans précédent
Pour mieux comprendre cette maladie, des chercheurs de l’université d’Édimbourg ont mené la plus vaste étude à ce jour, interrogeant plus de 17 000 personnes atteintes d’EM/SFC. L’objectif était de se concentrer sur l’impact spécifique de la maladie chez les femmes.
Les résultats de cette étude révèlent que les femmes souffrant d’EM/SFC depuis plus de dix ans présentent des symptômes de plus en plus graves au fil du temps.
Les femmes en première ligne
L’étude souligne que les femmes sont les principales victimes de l’EM/SFC, représentant 83,5 % des répondants.
De plus, elles sont également plus susceptibles de souffrir d’affections concomitantes liées à la maladie, avec 66,7 % des femmes touchées, contre 52,7 % des hommes.
Les affections concomitantes les plus courantes comprennent le syndrome du côlon irritable (41,3 %), la dépression clinique (32,4 %), la fibromyalgie (29,5 %), l’anémie (14,1 %) et l’hypothyroïdie (12,8 %).
Des symptômes plus nombreux
En outre, l’étude révèle que les femmes signalent un plus grand nombre de symptômes liés à l’EM/SFC, soit 42 contre 26 chez les hommes.
Parmi les symptômes les plus courants, on trouve le « brouillard cérébral » – un terme utilisé pour décrire des problèmes cognitifs -, un sommeil non réparateur et des douleurs musculaires.
À la recherche de réponses génétiques
Afin d’approfondir ces résultats, les chercheurs prévoient d’analyser au moins 20 000 échantillons d’ADN individuels pour déterminer si l’EM/SFC a une composante génétique. Cette recherche pourrait aider à identifier les causes sous-jacentes de la maladie.
Sonya Chowdhury, directrice générale d’Action for ME et présidente du groupe de gestion de l’étude, souligne l’importance de cette recherche pour sensibiliser à l’impact de l’EM/SFC, qui touche de manière disproportionnée les femmes, tout en rappelant que cela affecte également les hommes atteints de cette maladie.
Elle exprime sa gratitude envers les milliers de participants à cette étude cruciale.
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